Après avoir été impactée par la pandémie de Covid-19 en 2020, l’activité économique mondiale fait face à une nouvelle crise, celle des produits alimentaires, provoquée par les perturbations des circuits d’approvisionnement, du fait de la crise russo-ukrainienne. Ces perturbations ont rendu difficile le commerce international, avec un effet néfaste sur le rythme de progression de la production mondiale qui devrait fléchir dans les pays avancés ainsi que dans les pays émergents et pays en développement.
Cette crise a conduit certains pays et/ou zones économiques, à l’instar des Etats-Unis et de la zone euro à revoir leur politique monétaire, afin en premier lieu de limiter les effets de ladite crise sur le fonctionnement de leurs économies, en optant pour une politique monétaire souple ; en second lieu de contenir l’inflation, par le durcissement de la politique monétaire, afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages vulnérables. Ces mesures ont eu une incidence négative sur la valeur de certaines devises, à l’instar de l’euro, qui s’est fortement déprécié par rapport au dollar.
Sur le plan national, le contexte a été marqué par la réalisation et l’achèvement de la deuxième revue du programme avec FMI, au titre de facilité élargie de crédit, dont un accord a été trouvé entre l’équipe du FMI (au niveau des services) et la République du Congo ; la poursuite de la mise en œuvre du Plan national de développement (PND) 2022-2026 et du Plan de résilience sur la crise alimentaire 2022-2023 et l’élaboration du projet de loi de finances exercice 2023.
Par ailleurs, le contexte national a été également marqué par le remaniement de l’équipe Gouvernementale par son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, sous la proposition de son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement. A l’issue de ce remaniement le portefeuille « Finances » s’est vu rattacher à l’économie, devenant ainsi « Ministère de l’économie et des finances ».
Après avoir été en récession en 2020 et 2021, l’économie congolaise devrait se redresser affichant une croissance de 2,8%, qui s’accélérerait en 2023 pour s’établir à 4,1%, audelà de ce que prévoit le Plan national de développement (PND) 2022-2026, soit 3,3%. Ce dynamisme serait porté, d’une part, par le secteur pétrolier, en rapport avec la reprisede l’investissement dans ledit secteur, suite à l’envolée de cours du baril de pétrole et del’adoption par le Gouvernement des avenants aux contrats de partage de production et, d’autre part, par le secteur hors pétrole, en lien avec la mise en œuvre du PND 2022-2026 et du programme économique et financier avec le FMI.
La perturbation des chaînes d’approvisionnement en produits de base au niveau mondial, a entraîné le surcoût des importations pour les économies à forte dépendance des importations des denrées alimentaires, à l’instar de la République du Congo. Ainsi, les tensions inflationnistes devraient s’accentuer, affichant une inflation qui dépasserait la norme communautaire (3%), pour se hisser à 3,5% et 3,3% respectivement en 2022 et 2023.
Dans le projet de loi de finances exercice 2023, le solde budgétaire primaire demeurerait excédentaire de 825 milliards de FCFA (10,1% du PIB), mais moins prononcé par rapport à celui de 2022 (1 106 milliards de FCFA, soit 14,1% du PIB), du fait de la régression des recettes pétrolières, suite à la baisse attendue du prix du baril de pétrole en 2023.
Les échanges extérieurs se solderaient par un excédent du solde du compte courant de 1 592 milliards de FCFA (20,3% du PIB) en 2022, en lien avec l’excédent de la balance commerciale. En 2023, cet excédent s’amenuiserait de plus de la moitié pour ressortir à 726 milliards de FCFA (8,9% du PIB), à cause du repli des exportations pétrolières.
La situation monétaire sur la période 2022-2023 serait marquée par : (i) un repli de 6,6% des avoirs extérieurs nets, avant de progresser de 33,3% ; (ii) un recul de 3,1% des avoirs intérieurs nets, avant de croître de 4,0%, et (iii) une progression de la masse monétaire de 4,8% et de 8,4%. Les réserves officielles brutes devraient passer de 596 milliards de FCFA (1,4 mois d’importations) en 2022 à 785 milliards de FCFA (1,7 mois d’importations) en 2023.